Histoire de l’école

Pour retrouver l’histoire du quartier, c’est par là.

1843 : Le maire décide de développer les écoles

Portrait de Georges Frédéric Schutzenberger, Maire de Strasbourg – Source Wikipedia

La séance du conseil municipal du 4 mai 1843 marque une étape dans le développement de la construction scolaire à Strasbourg. Dans un texte aussi ferme que clair, le maire, Georges Frédéric Schützenberger, expose le dessein de la Ville. Il affirme d’emblée qu’il est moins coûteux de construire de nouveaux édifices que d’aménager ceux qui existent. L’objectif municipal, innovant à plusieurs points de vue, est donc de financer l’édification de nouvelles écoles et d’associer dans chacune d’elles une salle d’asile ou maternelle, une classe de filles et deux de garçons ainsi que
des logements pour l’instituteur et l’institutrice. Comme nous l’avons déjà souligné
, l’initiative est prémonitoire: cette association, qui deviendra classique durant la Troisième République, est alors peu répandue. Elle prend de plus à Strasbourg une forme inédite en réunissant ces trois divisions au sein d’un même édifice, tandis qu’ailleurs en France, comme le fera remarquer Félix Narjoux vers 1880, «elles sont presque toujours placées dans un bâtiment distinct et séparé12». Le maire précise l’organisation matérielle de ces futures écoles : « Les enfants des deux sexes devront avoir des cours séparées, des préaux couverts distincts, et autant que possible des entrées particulières dans l’école. Toutes les mesures devront être prises pour que les latrines soient établies avec les précautions qu’exigent la surveillance et l’hygiène, pour que le système du chauffage ne présente pas les inconvénients que nous trouvons dans presque toutes les écoles actuelles, pour que l’ameublement soit complet et bien disposé; car tous ces détails sont essentiels et ont une influence immense sur la tenue d’une école. »

Paragraphe tiré de la revue Metacult n°4

1846 : Quelques pièces louées chez un particulier

Les enfants de Koenigshoffen fréquentaient une école dans une propriété privée appartenant à Mme LOBSTEIN loué par la ville. Celle-ci est installée dans la maison du 112 de la route des Romains qui a aujourd’hui disparue. Les élèves plus âgés allaient dans d’autres écoles confessionnelles de la vile de Strasbourg. Il s’agit d’une grande salle au RDC, de deux chambres pour le logement de la directrice, d’une pièce mansardée, de trois cabinets d’aisance et de la moitié d’un jardin.

Photo tirée de l’ouvrage, Strasbourg Koenigshoffen, Un faubourg historique

Le loyer initial est de 450 francs (de l’époque) et fut augmenté à 1200 francs en 1871.

Elle accueille une classe d’asile (maternelle) et deux classes élémentaires.

1872

Au lendemain de la la guerre, le faubourg de Koenigshoffen compte 2000 habitants et 600 enfants en âge scolaire.

Un important programme de construction scolaire est adopté par le conseil municipal. Il comprend la construction d’une école à Koenigshoffen qui sera implantée à la jonction des anciens secteurs ruraux et de l’axe du quartier en plein développement.

1877 : L’architecte Jean-Geoffroy CONRATH

Avant de construire l’école des Romains, il construit de nombreux bâtiments à Strasbourg  dont l’Aubette en 1877 :

Le Ménestrel 23 décembre 1877 – RetroNews – Le site de presse de la B_ – www.retronews.fr

Cette même année il refuse une décoration proposée par l’empereur Allemand et soumet sa démission qui sera refusée :

Journal des villes et des campagnes 30 mai 1877 – RetroNews – Le site_ – www.retronews.fr

1879

Deux classes supplémentaires sont installée dans la maison du 92 route des Romains.

1882 : Achat du terrain 61 route des Romains

Le 16 janvier 1882, le conseil municipal sous l’administration allemande décida d’acquérir un terrain au lieu dit « beim Kreuzel » pour y construire une véritable école.

Elle a vocation à accueillir 2 classes maternelles, 12 classes élémentaires et 5 logements de fonction.

1883 : Construction de l’école actuelle

Cette école a été dessinée par l’architecte Jean Geoffroy Conrath. Elle a ouvert ses portes 1883.  Elle est la plus ancienne du quartier. Elle a été construite sur le même plan que l’école de la Ziegelau. Elle a couté 300 000 marks.

Plan d’origine – Source archives municipales

L’ensemble bâti se composait de 4 bâtiments principaux :

  • entre la route des Romains et la rue de la Tour, implantés en enfilade un bâtiment de 8 salles de classe avec un étage pour les garçons (Knabenschule) et un bâtiment identique de 8 salles de classe pour les filles (Mädchenschule) ;
  • des sanitaires étant installés en extérieur à l’arrière de ces bâtiments.
  • près de la rue de la Tour, implanté perpendiculairement aux autres bâtiments, un bâtiment pour les enfants de maternelle (Kleinkinderschule) avec 2 grandes salles (actuels salle polyvalente et restaurant scolaire) ; des toilettes étant directement accessibles par le couloir central et avec 5 logements pour les instituteurs à l’étage

Bâtiment rue de la tour – Source archives municipales

  • le long de la route des Romains une maison pour le concierge (Pfortner)

Aperçu d’origine – Source archives municipales

Entre les deux bâtiments est installé un petit cabanon qui sert à la distribution du lait chaud à la récréation de 10h.  On l’appelle ‘s Milischhies’l en Alsacien. Chaque élève apportait un gobelet métallique pour recevoir sa dose de lait.

Les éléments architecturaux les plus remarquables sont les encadrements de porte alliant la pierre de taille en grès et la brique orange.

Au départ tous les enfants du quartier, catholiques et protestants, filles ou garçons fréquentaient l’unique établissement.

Les derniers ensembles scolaires livrés par Conrath avant qu’il ne quitte ses fonctions sont ceux de Cronenbourg et de Koenigshoffen. Entretemps a été diffusé, comme nous l’avons évoqué, un règlement pour la conception des écoles élémentaires en Alsace-Lorraine. Précoce par rapport
à la France, qui ne s’en dotera qu’en 1880, ce type de règlement était courant dans les pays de la Confédération germanique
. Celui d’Alsace-Lorraine est la reprise, presque mot pour mot, de celui de Düsseldorf qui datait de 1874. Il bouscule les habitudes strasbourgeoises, réclamant des
espaces extérieurs dont la surface soit de 2,5m
2 par enfant, des latrines placées à l’extérieur du bâtiment, et des classes en longueur dont la proportion soit de 3/2 et la plus grande dimension 10 mètres, sans colonnes au milieu, dotées de
fenêtres sur un seul de leurs côtés de façon à ce que la lumière vienne de la gauche. Après de nombreux débats, médecins et pédagogues sont en effet en passe de s’accorder sur ce choix de l’éclairage «unilatéral», jugé préférable parce qu’il ne porte pas d’ombre sur le cahier d’un enfant droitier.  Cependant, il est contesté par Conrath qui lui préfère l’éclairage bilatéral hérité de Fries
. Le conflit
lui vaut quelques échanges avec l’administration, en particulier avec l’inspecteur pédagogique Hermann Prass au sujet de l’école de Koenigshoffen. L’architecte invoque le cas de la Belgique qui effectivement imposait un éclairage bilatéral, mais dans un règlement datant de 1852
. Il obtient
néanmoins gain de cause et dessine une école à la distribution semblable à celle de la Ziegelau, aux latrines près, situées ici dans la cour.

Paragraphe tiré de la revue Metacult n°4

1888

Friedrich STEPHAN prend la direction de l’école pendant 33 ans.

1892 : Mort de l’architecte CONRATH

L’Éclair 30 juillet 1892 – RetroNews – Le site de presse de la BnF_ – www.retronews.fr

1893 : Un écolier dans le journal

La Nation 2 mars 1893 – RetroNews – Le site de presse de la BnF_ – www.retronews.fr

1906 : Séparation religieuse, l’école protestante

En 1906, les enfants catholiques rejoignent une nouvelle école construite derrière l’école Saint Joseph rue Gerlinde. Les enfants protestants restent dans l’école route des Romains.

Plan de Koenigshoffen en 1910

1925 : Séparation genrée, l’école de garçons

En 1925, la séparation confessionnelle est supprimée pour être remplacée par la séparation entre garçons et filles. L’école des Romains est réservée aux garçons et l’école Camille Claus aux filles jusque dans les années 1960 .

1936 : Un poète à la direction

L’école est dirigée par M. Fritz STEPHAN (dont le père Friedrich STEPHAN avait été directeur de l’école entre 1888 et 1921). Celui-ci marque l’histoire en laissant son nom dans la littérature dialectale et particulier par des petits poèmes savoureux par leur humour les Schnirichle. Il est né le 5 décembre 1881 à Koenigshoffen. Il se distingue comme un excellent élève à l’école communale. Il poursuit ensuite se études au « Lehrer Seminar » (école de formation des enseignants). Il est affecté à l’école de Koenighoffen en 1908 comme instituteur. Les élèves se souviennent d’un maître très compréhensif et néanmoins exigeant mais surtout juste. Il a également été conseiller presbytéral et c’est pour cela que son nom fut donné en 1967 à une maison de vacances gérée par une association d’éducation populaire à Waldersbach.

1940 : Utilisation du sous-sol pendant la guerre

Les sous-sol de l’école ont été utilisés par les allemands pendant la 2ème guerre mondiale. plus de photos sur ce lien : http://www.ec-romains-strasbourg.ac-strasbourg.fr/wp/?p=1301

???? : Séparation par âge, une école de cycle 2

L’école redevient mixte et accueille les élèves maternelle et élémentaire. Elle se nomme « Koenigshoffen 1 » et accueille les élève de cycle 2. Les élèves de cycles 3 quant à eux fréquentent l’école « Koenigshoffen 2 » rue Gerlinde.

Photo de classe 1951 – CE1-2

1955 : Extension de l’école et ajout de deux bâtiments

Le service municipal d’architecture procéda à des extensions de part et d’autre du « bâtiment des filles » (côté rue de la Tour) en reliant ainsi les deux bâtiments initiaux ainsi qu’à une surélévation d’un étage du « bâtiment des garçons » (côté route des Romains).

Profil 2ème étage – Source archives municipales

Plan 2ème étage – Source archives municipales

Un bâtiment supplémentaire fut aussi érigé de l’autre côté de la cour principale pour abriter un préau et des blocs sanitaires. Ce bâtiment permettra plus tard d’offrir une nouvelle entrée depuis le square Nicolas Appert.

Plan du préau – Source archives municipales

L’entrée par le Square Appert

Un autre bâtiment de 2 salles de classe fut aussi construit dans la petite cour bordant la rue de la Tour. Ce bâtiment servit quelques années de salle d’évolution, avant qu’un cloisonnement ne reconstitue les 2 salles initiales.

Plan de l’annexe – Source archives municipales

Photo de classe de Maternelle 1970

Photo de classe de CM1 -1969-1970

Photo de classe de CE2 – 1977-1978

1982 : Création de la ZEP du Hohberg

A cette date, l’école des Romains n’en fait pas partie.

1983

L’école élémentaire est dirigée par M. RIMLINGER et la maternelle par Mme JOST. Elle compte 180 élèves répartis en 8 classes.

 

1994 : l’école élémentaire

Les deux écoles Koenigshoffen 1 et 2 sont regroupées sous la direction de Daniel ALIX.

L’école de la route des Romains accueille uniquement les élèves de classe élémentaire et l’école Camille Claus accueille les élèves de niveau maternelle.

L’école compte 372 élèves.

1995

Les élèves de maternelles qui étaient jusque là accueilli route des Romains rejoignent l’école rue Gerlinde qui vient d’être aménagée à cette fin. Tous les élèves d’élémentaires sont eux regroupés route des Romains.

L’école compte 420 élèves.

1997 : Travaux de réaménagement

Des travaux de rénovation sont effectués pour aménager un restaurant scolaire, des WC intérieurs, une BCD (bibliothèque et centre de documentation) incluant une salle informatique.

L’école compte 469 élèves répartis sur 19 classes.

2001 : Changement de nom

Le 5 février 2001, le conseil municipal de la ville de Strasbourg décide de changer le nom de l’école. Jusque là, elle s’appelait « école élémentaire de Koenigshoffen », elle s’appellera désormais « école élémentaire des Romains ».

Photo tirée de l’ouvrage, Strasbourg Koenigshoffen, Un faubourg historique

2008

M. Olivier PEUBEY prend la direction de l’école.

2014 : Création des REP et REP+

L’Education nationale a dévoilé, mercredi, la liste du millier de collèges (1 082 précisément) qui seront classés REP ou REP +. Chaque collège qui bénéficie du classement en fait profiter les écoles primaires et maternelles de son « réseau ». Environ 18 % des écoliers et 20 % des collégiens sont scolarisés dans l’éducation prioritaire, selon le ministère.

Tiré d’un article du monde

2017 : Le député Thierry MICHELS assiste à la rentrée en musique

De gauche à droite, Michel PETER IEN de la circonscription de Strasbourg 9, Thierry MICHELS député LREM de la 1ère circonscription, Luc LAUNAY IA-DASEN du Bas-Rhin, Jean-Baptiste LADAIQUE IA-DASEN Adjoint.

2018

M. Simon GARCIA prend la direction de l’école.

2020 : Ajout de six salles de classes

Le gouvernement Macron décide de dédoubler les classes de CP et C1 dans les écoles en REP. Cela a pour conséquence de faire passer en moins de 2 ans l’école de 19 classes à 28 classes.

Deux grandes salles accueillent une nouvelle classe de CE2, l’UPE2A et l’accueil périscolaire de l’AFL.

Quatre petites salles accueillent les classes de CE1 fraichement dédoublées.

Il a donc fallut bâtir en urgence 6 nouvelles salles de classe et renoncer à la BCD. Le choix a été fait d’installer des bâtiments modulaires construit par la société De Vinci.

Ce sont des bâtiments modulaires qui sont livrés en morceaux. Les morceaux sont installés et assemblés en une journée. Il faut ensuite quelques semaines pour finaliser les bâtiments.

Bibliographie

  • STRASBOURG KOENIGSHOFFEN- un faubourg historique/ Editions COPRUR   ISBN 2-84208-093-9

  • KOENIGSHOFFEN, un faubourg de Strasbourg, deux mille ans d’histoire-  Paul-Antoine DANTES Edition du Signe   ISBN 978-2-7468-3346-3